Corrispondenza
Camille Bellaigue a Giuseppe Verdi, 30/12/1895
Data
- Data
- Parigi, 30 dicembre 1895
Luogo di destinazione
- Luogo di destinazione
- [Genova]
Tipologia
- Lettera
Descrizione fisica
- Un bifolio, tre facciate scritte (ordine: 1-3-2). Prima pagina con intestazione a stampa «28, RUE BARBET DE JOUY».
Ubicazione presso il soggetto conservatore
- Ubicazione
- I-PAas
Trascrizione
-
30 Xbre 95
Cher Maître
Que cette nouvelle année vous soit légère, vous soit heureuse et surtout qu'elle soit suivie de beaucoup d'autres. Nous voulons que le premier janvier ne se passe point sans vous apporter notre respectueux et tendre souvenir de tous deux à tous deux. Mi pare già mille anni que nous étions sous vos arbres. Mais que de fois nous pensons au calme, à la paix, au silence de votre maison, à l'immobilité de vos peupliers le soir. Nous reverrons-nous là bas, dans votre plaine ou sur vos terrasses gênoises, ou dans notre petit salon parisien? L'important serait de vous revoir quelque part et de ne pas attendre là-haut! Que faites-vous, que pensez-vous, que sentez-vous? Est-il question d'une) œuvre nouvelle en votre toujours jeune génie? Lisez-vous Shakespeare? Je le voudrais.
Ici nous menons une vie intérieure. Beaucoup de musique, au dehors et au dedans. Celle du dedans est la préférée. Nous passons nos dimanches à l'Opéra, où se révèle librement notre jeune école française. Elle est un peu compliquée, un peu obscure,la dite école, et j'appelle ardemment une réaction, une revanche de l'art simple, de l'art sobre. Il se peut que je n'en sois pas témoin, car on ne la pressent pas encore.
Ma femme va bien... trop bien même au gré de M.me Verdi!!! Ce sera pour le mois de juin; l'accord parfait se composant de 3 notes, il fallait bien que la dominante arrivât. Dieu nous préserve des accords modernes seulement. Trop de notes pour le coup dans ceux-là. Il pleut, il pleut à verses, le temps est horriblement triste, et je vais, pour finir l'année, me livrer à la critique de deux opèras, une Frédégonde et une Jacquerie. Toute l'histoire de France!.
Adieu cher et grand maître, je vous embrasse et vous aime de tout mon cœur. Tous nos hommages à votre cara consorte et que Dieu vous garde l'un et l'autre
Camille Bellaigue.
Saint-Saëns est à Milan dans votre appartement, devant votre portrait, et souffrant.
Note
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Posseduto Insv
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detail.media


Camille Bellaigue a Giuseppe Verdi, 30/12/1895
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