Corrispondenza

Prosper Bagier a Giuseppe Verdi, 03/05/1863

Data

Data
Madrid, 3 maggio 1863

Luogo di destinazione

Luogo di destinazione
[Parigi]

Tipologia

Lettera

Descrizione fisica

Un bifolio, tre facciate scritta, con indirizzo sulla quarta. Carta intestata "Direccion del Teatro Real». Le ultime due righe del testo e la firma si trovano sulla quarta facciata accanto all'indirizzo.

Ubicazione presso il soggetto conservatore

Ubicazione
I-PAas

Indirizzo (busta)

Monsieur Verdi / Hôtel de Bade Boulevard / des Italiens / / Francia

Timbri postali

MADRID / 3 / [MAI] / 63
ESPAGNE ST<7sup> JEAN DE LUZ / 6 / MAI / 63
PARIS / 6 / MAI / 63

Trascrizione


                      Madrid le 3 mai 1863

    Mon cher Verdi
Je viens vous confirmer ma lettre du 23 avril,
dernier; Cuzzani vous a écrit aussi le même jour
ou le lendemain et nous n’avons pas eu le plaisir de
recevoir de réponse.
    Je viens de voir par quelques journaux de 
Paris, et par celui de l’Escudier de ce matin, qu’il a
été proposé a la chambre des députés de reporter la
subvention de théâtre des Italiens sur celui du théâtre
lyrique, et que le rapporteur de la comon ainsi que
la majorité de la chambre s’était montrée favorable à
ce projet, Il est donc plus que probable que la subvention
du Théâtre Italien va être définitivement supprimée.
    J’avais conservé jusqu’à ce jour quelqu’espoir que
cette subvention ne serait pas, au moins, supprimée
entièrement, mais aujourd’hui cela se parait comme
un fait accompli.
    En présence de cette position définitive, et
désavantageuse je dois donc chercher à tirer tout
le parti possible des facilités qui m’ont été accordées
pour réparer, s’il est possible, la perte de la subvention.
    Il est donc urgent si je ne veux pas m’exposer
à des trop grandes pertes, de multiplier les représentations
le plus possible, pour utiliser les artistes que je serai
obligé d’engager et de revenir au projet que j’avais
eu d’abord de faire un abonnement de cinq repré-
sentations par semaine ou vingt par mois.
C’est le seul moyen d’utiliser les artistes et le loyer
énorme de la salle. Par chaque jour qu’on ne
joue pas le loyer se paie de même et les appointements
des artistes coutent toujours, qu’ils chantent ou ne 
chantent pas.
    Il est essentiel, et je crois que vous pensez comme
moi, d’avoir deux prime donne de cartello
deux ténors idem, deux barytons idem
et il faudra leur assurer à chacun au moins dix
ou douze représentations par mois comme à
Fraschini et à Mad.me de La Grange. S’il ne se donne
alors que seize représentations par mois il
restera donc seulement cinq ou six représentations
 pour l’autre ténor, l’autre prima donna, l’autre baryton
f.e et il faudra leur assurer leurs appointements
comme s’ils en faisaient au moins dix, ce qui serait
un grand désavantage pour l’entreprise.
    J’ai eu bien tourner, et retourner, chercher
et calculer les moyens de couvrir les frais en faisant
moins de vingt représentations par mois, et je me
suis convaincu de plus en plus que cela est impossible.
    Il faudra certainement beaucoup travailler
et varier le répertoire pour arriver à faire ce nombre de 
représentations, mais hors de cela le désastre est 
certains avec la subvention définitivement supprimée.
    Si je conservais le théâtre de Madrid j’aurais
la ressource de la nouveauté des artistes, mais de ce coté
y n’y a plus guère d’espoir, car le Ministre tient de
décider que le théâtre serait de nouveau mis à subasta 
le 20 court aux conditions absurdes et onéreuses
qui avaient été fixées par le dernier subasta
qui n’a pas eu de solution, je n’irai pas à cette
subasta comme vous devez le penser.
    Le Ministre a du céder de nouveau à une pression
du parti qui fait de l’opposition toujours et quand 
même.
    On dirait vraiment que tout se réunit pour
tuer les théâtres italiens; d’un coté les gouverne-
mens retirent les subventions ou font des conditions
onéreuses, d’un autre coté les artistes élèvent de
prétentions de plus en plus grandes; il y a vraiment 
de quoi y perdre la tête.
    J’ai cru de mon devoir de vous dire tout
cela mon cher Verdi par loyauté pour qu’il n’y ait
pas de surprise, et que vous puissiez vous convaincre
comme moi de la nécessité de multiplier les représen-
tations, car comme je vous l’ai dit, faisant autre-
ment, c’est s’assurer une perte certaine.
    J’espère mon cher Verdi que malgré cela
vous ne renoncerez pas a nous apporter de votre talent
de vos lumières et des vos conseils car avec vous
j’aurai plus l’espoir de me tirer d’affaire.
    Faites-moi donc l’amitié, mon cher Verdi de
fixer par retour du courrier sur votre décision,
ou ce qui serait mieux, par dépêche, car le tems
s’écoule, et il faut penser sérieusement a compléter
la compagnie. 
    Quelque soit votre décision, je crois toujours
pouvoir compter sur votre bonne amitié, sur vos
bonnes conseils et sur nos bonnes relations.
    Rendez-moi donc le service de me dire dans
l’un ou l’autre cas quels sont les artistes raisonnables
que vous croyez qu’il faudrait engager pour compléter
la compagnie de Paris à coté de Fraschini,
Giraldoni, de La Grange, Lablache, et M.elle Sidonia
Vander Beck comprimaria.
    Croyez toujours à ma bonne amitié
rappelez-moi au souvenir de Madame Verdi
à Fraschini, et sa femme et dites leur
les choses les plus aimables
                                                        Votre ami dévoué
                                                                 Bagier
 

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